Des moments de fluidité
Theophilus London. Danse classique.
Rien à voir à première vue.
Vous avez raison.
Et pourtant...
La danse classique et moi c'est toute une histoire.
Un amour étrange.
Ces années où je rêvais de devenir Danseuse Etoile. Aux sacrifices fait et à faire.
Mes pérégrinations m'ont amenées sur la e-boutique de BalletArt hébergée par Etsy qui vend des esquisses.
J'ai tout de suite aimé. J'ai même commandé le dernier croquis.
Ca m'a rappelé aussi le poème "Danse macabre" de Charles Baudelaire (que j'adore!) dont j'ai copié un court extrait, qui démontre la relation ambigue que peut avoir une danseuse.
Amicalement.
♥♥♥
Fière, autant qu'un vivant, de sa noble stature,
Avec son gros bouquet, son mouchoir et ses gants,
Elle a la nonchalance et la désinvolture
D'une coquette maigre aux airs extravagants.
Vit-on jamais au bal une taille plus mince ?
Sa robe exagérée, en sa royale ampleur,
S'écroule abondamment sur un pied sec que pince
Un soulier pomponné, joli comme une fleur.
La ruche qui se joue au bord des clavicules,
Comme un ruisseau lascif qui se frotte au rocher,
Défend pudiquement des lazzi ridicules
Les funèbres appas qu'elle tient à cacher.
Ses yeux profonds sont faits de vide et de ténèbres,
Et son crâne, de fleurs artistement coiffé,
Oscille mollement sur ses frêles vertèbres.
O charme d'un néant follement attifé.
Aucuns t'appelleront une caricature,
Qui ne comprennent pas, amants ivres de chair,
L'élégance sans nom de l'humaine armature.
Tu réponds, grand squelette, à mon goût le plus cher !
Viens-tu troubler avec ta puissante grimace,
La fête de la Vie ? ou quelque vieux désir,
Eperonnant encore ta vivante carcasse,
Te pousse-t-il, crédule, au sabbat du Plaisir ?